5 interventions où la chirurgie robotique s’impose
Strasbourg, 4 août 2025
En 1985, la première intervention chirurgicale assistée par robot a été réalisée grâce au système PUMA 560, utilisé pour guider une biopsie cérébrale. Dans les années 2000, l’arrivée du robot da Vinci a marqué un tournant décisif, offrant des gestes plus précis, de plus petites incisions et une visualisation en 3D, ouvrant une nouvelle ère pour la chirurgie robotique.
En 2001, une étape symbolique est franchie à Strasbourg avec l’Opération Lindbergh, première intervention de téléchirurgie, confirmant le potentiel immense de cette technologie et la position clé de Strasbourg dans cette révolution.
Vingt-quatre ans plus tard, en juillet 2025, la ville accueillait à nouveau un moment fort pour la discipline : le congrès de la Society of Robotic Surgery (SRS), rassemblant les leaders mondiaux de la robotique chirurgicale pour explorer les dernières avancées et ouvrir de nouvelles perspectives.
À cette occasion, faisons le point sur 5 types d’interventions où la chirurgie robotique s’est imposée comme méthode dominante, en analysant leurs apports technologiques, les bénéfices cliniques pour les patients, ainsi que les limites encore à dépasser.

Le Professeur Marescaux pilote à distance le robot ZEUS depuis New York, opérant une patiente à Strasbourg lors de l’opération Lindbergh
Source : https://www.ircad.fr/fr/linstitut/a-propos-de-lircad/
1. Prostatectomie radicale
La prostatectomie radicale est l’un des domaines pionniers de la chirurgie robotique. L’approche robot-assistée y est devenue dominante, notamment en raison des bénéfices démontrés sur la précision du geste et la récupération fonctionnelle.
Plusieurs études ont rapporté une réduction des pertes sanguines, un temps d’hospitalisation plus court et une meilleure préservation des fonctions érectiles et urinaires par rapport à la chirurgie ouverte ou laparoscopique (Ho et al., 2011). Ces avantages ont contribué à son adoption massive, notamment aux États-Unis où elle représente aujourd’hui la majorité des prostatectomies réalisées (Ferrari et al., 2024).

Robot chirurgical VERSIUS de CMR Surgical
Source : https://www2.cmrsurgical.com/ | https://www.ircad.fr/fr/new-partnership-with-ircad/
2. Néphrectomie
partielle ou totale
La chirurgie rénale, en particulier la néphrectomie partielle, bénéficie également largement de l’assistance robotique.
Une revue systématique menée par Crocerossa et al. (2022) a démontré que la néphrectomie radicale robot-assistée est associée à une réduction des complications péri-opératoires et à une durée d’hospitalisation plus courte, sans compromettre les résultats oncologiques. Du côté des néphrectomies partielles, Shiroki et al. (2022) ont mis en évidence une supériorité de l’approche robotique sur la laparoscopie en matière de précision de la résection tumorale, de préservation de la fonction rénale et de taux de complications.
3. Chirurgie
colorectale
Dans le domaine colorectal, la robotique progresse rapidement, notamment pour les proctectomies et les colectomies.
Liao et al. (2022) ont conduit une méta-analyse incluant quatre essais randomisés, concluant à des pertes sanguines moindres et un taux plus faible de conversion en chirurgie ouverte pour les procédures robotisées. Une autre étude (Lin et al., 2023) suggère également que l’intégration de programmes de récupération améliorée après chirurgie (protocole ERAS) renforce les bénéfices de la robotique, avec un impact positif sur la durée de séjour et la reprise du transit.
4. Réparation des hernies
La chirurgie robotique a également trouvé sa place dans la réparation des hernies, notamment pour les hernies inguinales et incisionnelles complexes.
Une revue récente (Peñafiel et al., 2024) montre que, comparée à la laparoscopie, l’approche robotique est associée à une diminution du taux de complications post-opératoires et à de meilleurs résultats esthétiques. Pour les patients, cela se traduit souvent par une reprise plus rapide des activités quotidiennes. Iraniha & Peloquin (2018) rapportent également une bonne qualité de vie à long terme après réparation robotisée des hernies inguinales selon l’approche TAPP.

Réparation de hernie à l’aide d’un robot chirurgical Da Vinci Si de la société Intuitive Surgical
Source : https://www.intuitive.com/ | https://www.melbourneherniasurgery.com.au/robotic-hernia-repair.html
5. Hystérectomie bénigne

Robot chirurgical Hugo de Medtronic
Source : https://www.medtronic.com/ | https://www.medicaldevice-network.com/news/medtronics-hugo-robot-debuts-at-guys-and-st-thomas-hospital/
Enfin, la chirurgie gynécologique a aussi été profondément transformée par la robotique.
Une méta-analyse de Lenfant et al. (2023) a comparé l’hystérectomie robotisée à ses équivalents laparoscopique, vaginal et ouvert. L’étude montre que l’approche robotique est associée à une perte sanguine plus faible, une durée d’hospitalisation réduite, et une morbidité globale moindre. Toutefois, ces avantages cliniques doivent être mis en balance avec un coût plus élevé, souvent discuté dans la littérature.
Conclusion
La chirurgie robotique ne remplace pas le chirurgien, mais elle le prolonge. Elle permet d’atteindre un niveau de précision difficilement accessible par la chirurgie laparoscopique traditionnelle. Si tous les hôpitaux ne sont pas encore équipés, la tendance est claire : pour de nombreuses spécialités, la robotique devient un outil incontournable du bloc opératoire, et les progrès à venir ne feront qu’élargir son champ d’action.
Pour accompagner la montée en puissance de la chirurgie robotique, la formation des chirurgiens est cruciale. Le simulateur ROBOTiS offre une expérience réaliste grâce à une modélisation inégalée du fil, reproduisant fidèlement sa dynamique pour un apprentissage précis des gestes. Portable et modulable, il s’adapte à tous les niveaux et améliore la sécurité des interventions robotisées.

